20/04430
Résumé
En bref
Le Tribunal judiciaire de Paris a rendu une décision le 29 octobre 2024 (n° 20/04430) concernant un litige entre M. [N] [P] et le GIE Pari Mutuel Urbain (PMU). Le tribunal a jugé que les neuf paris souscrits par M. [P] le 2 mars 2017 étaient nuls pour absence d'aléa, car les résultats des paris étaient impossibles à atteindre, ce dont M. [P] avait conscience. La décision se fonde principalement sur l'article 1108 du Code civil, qui stipule qu'un contrat est aléatoire lorsque les parties acceptent de faire dépendre les effets du contrat d'un événement incertain. Le tribunal a débouté M. [P] de toutes ses demandes en paiement et l'a condamné à payer au PMU la somme de 5 000 euros au titre de l'article 700 du Code de procédure civile.
En détail
Parties impliquées : Le demandeur est M. [N] [P], représenté par Me Matthieu Escande, et le défendeur est le GIE Pari Mutuel Urbain (PMU), représenté par Me Lauren Sigler.
Problèmes juridiques principaux :
- La validité du contrat de pari souscrit par M. [P].
- L'absence d'aléa dans le contrat de pari.
- Les clauses abusives dans le règlement du PMU.
Question juridique principale : Le contrat de pari souscrit par M. [P] est-il valide malgré l'absence d'aléa ?
Exposé du litige : Le 2 mars 2017, M. [P] a souscrit un pari sur la plateforme du PMU concernant des matchs de rugby à XIII, qui s'est révélé gagnant. Cependant, le PMU a annulé le pari en invoquant une erreur dans le libellé de l'offre et a remboursé la mise initiale à M. [P]. Ce dernier a contesté cette annulation, demandant le paiement des gains et une indemnisation pour préjudice.
Motifs de la décision :
- Absence d'aléa : Le tribunal a constaté que les paris souscrits par M. [P] étaient nécessairement gagnants car les résultats étaient impossibles à atteindre, ce qui rendait l'aléa inexistant au moment de la formation du contrat, conformément à l'article 1108 du Code civil.
- Connaissance du demandeur : Il a été établi que M. [P], étudiant en STAPS et entouré de professionnels du pari sportif, avait conscience de l'erreur dans l'offre et n'a pas contracté de bonne foi.
- Clause abusive : Les articles 3.4 et 5.9 du règlement du PMU ont été jugés non pertinents car ils ne créaient pas un déséquilibre significatif en défaveur des parieurs.
Extrait de la décision :
"Il résulte ainsi de l'analyse des données sportives... que les paris étaient nécessairement gagnants et l'aléa inexistant ce dont M . [P] avait conscience."
Points importants :
- La nullité des paris pour absence d'aléa.
- L'importance de la bonne foi dans la conclusion des contrats.
- La condamnation de M. [P] aux dépens et au paiement d'une indemnité au PMU.
Mots clés
Nullité du contrat, absence d'aléa, pari sportif, bonne foi, clause abusive, article 1108 du Code civil, article 700 du Code de procédure civile, GIE Pari Mutuel Urbain, indemnisation, exécution provisoire.